• Si depuis les années soixante les villes ont subis une mutation profonde avec l 'implantation de centre commerciaux en périphérie, les campagnes après avoir longtemps résistées ont subies à leur tour les frasques de la modernité : les métiers furent rassemblés dans des zones artisanales et l'activité agricole nous a gratifié de ci de là de bâtiments en parpaings peu élégants. Pas un village, pas un hameau n'y  échappera à des degrés d'acceptabilité différents. On s'habitue à tout paraît il et j avoue que les ayants toujours vu on n'y prête même plus ( trop) attention.

    L'habitat individuel actuellement quand à lui se bâti entre modernité et tradition, on ne va pas disserter sur les goûts et les couleurs, ce sera prochainement l'occasion d'un nouveau débat, l'enjeu est désormais la sobriété énergétique.

    Nous y voilà donc.. le besoin de l'espèce humaine en énergie si possible décarbonée encourage les projets juteux et déraisonnables sur les terres agricoles. Après les champs de panneaux photovoltaïques* voici la mode des hangars photovoltaïques qui arrivent jusque sous nos fenêtres... enfin qui poussent à vrai dire à peu prés n importe où, ce qui pose un certain nombre de questions. Les paysages se voient donc mités par des projets sans effort d’intégration, un bel exemple étant réalisation contestable à l'entrée de la vallée sur la route de Thoard. Nul doute que le projet ait été accepté par la municipalité et possède les autorisation requises, il me reste à déplorer son emplacement peu pertinent et s' interroger sur le pourquoi ?

    La question tient en une phrase : comment peut on justifier des bâtiment de cette taille dans des zones inconstructibles, considérant l'impact visuel qu'ils engendrent, sachant que aux vues des primes (PAC)* engrangées par les acteurs du secteur, l'activité est déclaré en zone défavorisée. Que va on pouvoir mettre dessous ?

    Les réponses qui me viennent sont multiples mais peu satisfaisantes : L Etat tout d'abord cherche à rattraper le retard vers la transition énergétique, d'autre part les PLU * ne sont pas à la hauteur de l'enjeu environnemental car très souvent chapeautés par la chambre d agriculture, ils privilégient la profession , se pose ensuite la question de la solidarité agricole et des possibles conflits d intérêt au sein des conseils municipaux qui délivrent les autorisations.

    Dans la plupart des cas les bâtiments sont en zone A qui est certes inconstructible sauf pour les agriculteurs, le tout étant de savoir si la production d'électricité est une activité agricole... et la réponse est assurément : non . Sans le revenu de la production électrique qu ils génèrent ces constructions n'ont pas lieu d’être .

    Je ne vais pas épiloguer la dessus, je souhaite simplement une réflexion et un débat car la finalité de cet article est de s'interroger sur le précédent qu 'entraine ces autorisations : sous quel prétexte désormais va on pouvoir empêcher d' autre projets ici ou là et surtout n importe où?

    Je disais en préambule que l'on s'habitue à tout mais vous aurez compris que ce n'est pas tout à fait vrai. J'invite les sceptiques à aller voir ce qui se passe chez nos voisins du Buëch vous comprendrez mieux ce qu'il risque de nous arriver.

    Reste à déplorer le manque de vision de nos décideurs responsables de fermer irrémédiablement la porte de l'attrait touristique de nos paysages et coupables de scier la branche (de l'activité économique) au combien fragile sur laquelle nous sommes tous assis.

     

     

    *projet Boralex sur la montagne de Lure ou 1000 Ha de déforestation en toute illégalité

    *https://www.telepac.agriculture.gouv.fr

    *PLU ou plan local d urbanisme :https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr